M. Bastiat, en un mot, est dévoué corps et âme à la République, à la liberté, à l’égalité, au progrès: il l’a prouvé maintes fois avec éclat par ses votes à l’Assemblée nationale.
Pierre-Joseph Proudhon
Œuvres Complètes de Frédéric Bastiat, tome V, pages 94 à 335
Troisième lettre, pages 120 à 133
Par ces mots, Pierre-Joseph Proudhon reconnaît en son adversaire la légitimité de ce qu’il pense, ce qui est un bon début pour engager un débat que d’autres hommes politiques seraient bien incapables de mener, les attaques portant plus souvent sur la personne que sur les idées.
Une fois cela posé, on pourra toutefois reprocher à Proudhon la condescendance avec laquelle il s’adresse à son interlocuteur ici ou là, ce que j’explique par la faiblesse de son propre argumentaire. Nous verrons par la réponse de Bastiat quels sont les éléments les plus bancals dans son raisonnement. Pour ma part, je suis frappé de découvrir qu’il transparaît dès cette première lettre de Proudhon un travers constructiviste majeur, à savoir celui de penser détenir la vérité et vouloir l’imposer à tous les autres. En effet, s’il reconnaît à Frédéric Bastiat la qualité d’être d’accord avec lui sur certains points, dès qu’il y a désaccord, c’est l’ignorance de son adversaire qui est reconnue coupable immédiatement et les “solutions” offertes pour régler tous les “problèmes” identifiés semblent être sans appel.
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