GRATUITE DU CREDIT

Mais je croyais, moi, que nous faisions la loi, que nous payions l’État pour protéger nos droits et non pour les supprimer.

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome V, pages 94 à 335
Deuxième lettre, pages 111 à 120

Nous avons ici la réponse à Chevé dans laquelle Frédéric Bastiat respecte son interlocuteur malgré les sottises avancées dans la première lettre et tente de le convaincre. Pour construire son argumentaire, il trouve le point commun entre les deux hommes qui s’accordent sur le fait qu’offrir un service en échange d’un autre est parfaitement légitime (ce qui justifie “loyer, fermage, escompte, rente, prêt, [et] intérêt”). Il met le doigt sur l’erreur de Chevé en montrant par l’absurde que sa manière de définir l’égalité de services ne tient pas. On entre-aperçoit même une définition de la valeur qui permet d’expliquer l’intérêt (“comparer un usage à une somme d’argent, à une quantité de main d’œuvre, et d’échanger sur ces bases”).

Ce que Frédéric Bastiat avait également certainement vu est que ses opposants socialistes avaient des velléités autocratiques qu’ils ignoraient eux-mêmes: c’est souvent ce qui explique la différence d’approche entre libéraux et socialistes face à une situation que les deux considèrent perfectible. La citation du jour est caractéristique de l’oint du seigneur qui cherche à imposer ses vues mais qui malgré toutes les bonnes intentions du monde, se fourvoie en ignorant les institutions mises en place pour limiter les erreurs humaines.

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