V. DE LA VALEUR.

Oui, par une mauvaise définition, l’économie politique a mis la logique du côté des communistes.

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome VI, pages 169 à 173
Harmonies Economiques, pages 140 à 206

Le premier principe de la valeur que dénonce Frédéric Bastiat est la matérialité (puisque la valeur provient du service, elle ne s’applique pas qu’aux biens matériels).

En ceci, il s’oppose aux physiocrates qui considéraient les producteurs de services comme “stériles”, Adam Smith qui les considéraient comme “improductifs” ou les communistes qui les considèrent comme des parasites.

Ce que nous dit la citation d’aujourd’hui, c’est que si Marx n’avait pas élaboré sa théorie en reprenant l’erreur d’Adam Smith, il n’aurait pas pu conclure logiquement que ceux qui ne produisent pas directement des biens matériels sont des parasites. Si le terme cherche peut-être la controverse, Frédéric Bastiat reconnaît que dans l’hypothèse ou la valeur serait dans la matérialité des choses, il serait compliqué de justifier le droit de propriété qui se trouve à la base du système économique libéral.

Il cite à cette occasion Pierre-Joseph Proudhon et je ne saurais trop recommander la lecture de la correspondance entre ce dernier et Frédéric Bastiat publiée sous le titre “Gratuité du Crédit”.

Autres citations choisies sous De la Valeur:
Pages 140 à 147 – Pages 147 à 151 – Pages 151 à 154 – Pages 154 à 166 – Pages 166 à 169 – Pages 169 à 173 – Pages 174 à 177 – Pages 177 à 179 – Pages 180 à 189 – Pages 189 à 190 – Pages 190 à 191 – Pages 191 à 196 – Pages 196 à 206

4 Comments on “V. DE LA VALEUR.

  1. Il faut lire “le miroir de la production” de Jean Baudrillard pour comprendre tout ce que l’analyse marxiste doit à l’approche classique (Smith, Ricardo, et peut-être aussi Bastiat). Pour moi, la thématique anglo-saxonne repose sur les thèses individialistes de Bentham qui donne la primauté à l’individu dans la définition de la valeur. C’est pourquoi d’ailleurs je m’insurge (dans le blog de l’IDL) contre cette collusion de la “droite” avec le totalitarisme qui nie l’individu.

  2. Je trouve cela assez marxiste, finalement, que vous en semble ? “la notion de valeur sera imparfaitement, faussement conçue, si on la fonde sur les phénomènes extrêmes qui s’accomplissent dans notre sensibilité : besoins et satisfactions, phénomènes intimes, intransmissibles, incommensurables d’un individu à l’autre, — au lieu de la fonder sur les manifestations de notre activité, sur les efforts, sur les services réciproques qui s’échangent, parce qu’ils sont susceptibles d’être comparés, appréciés, évalués, et qui sont susceptibles d’être évalués précisément parce qu’ils s’échangent”

    1. Selon moi, il cherche clairement à comprendre ce qu’est la valeur tout en ayant l’intuition que l’approche classique de l’époque qui est soutenue par les communistes n’est pas satisfaisante. Il “baigne” dans cette définition et le chapitre “de la Valeur” cherche à comprendre mais ne peut se résumer à un extrait.
      Le cas échéant, je préfère celui-ci: “Je dis donc : LA VALEUR, C’EST LE RAPPORT DE DEUX SERVICES ÉCHANGÉS.”

      Mais je reconnais que sa représentation géométrique que nous avons dans De La Rente (http://bastiat.org/fr/de_la_rente.html) ressemble fort à la valeur travail tout en expliquant que ce n’est pas ça…

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