Il s’agit maintenant de savoir si l’intérêt bien entendu et permanent d’un homme, d’une classe, d’une nation est radicalement opposé à l’intérêt d’un autre homme, d’une autre classe, d’une autre nation.
Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome VII, pages 328 à 343
Sans date
Dans cet essai, Frédéric Bastiat commence par citer Louis Blanc qui voyait la société évoluer du principe de l’Autorité (incarnée par le Pape) vers le principe de l’Individualisme (introduit par Luther) au principe de la Fraternité (personnifié par Robespierre). On retrouve ainsi la manière de penser de Karl Marx qui voit le communisme comme la correction des imperfections du passé et un aboutissement pour l’humanité.
En définitive, ce texte tente de comprendre les différences entre les libéraux dont la philosophie prend l’individu comme point de départ et les constructivistes, qui, reconnaissant l’imperfection des individus, cherchent à les faire évoluer selon un modèle idéalisé par lesdits constructivistes en ignorant qu’ils sont eux-mêmes des individus imparfaits. Ce que la citation d’aujourd’hui nous révèle, c’est la différence fondamentale qu’il y a entre les libéraux et les constructivistes: les premiers pensent qu’il existe une harmonie entre les hommes malgré la force de l’individualisme alors que les seconds sont persuadés que les intérêts sont systématiquement antagoniques et qu’il convient donc de les canaliser. Le problème est que pour ces derniers, il faut donc faire passer l’individu (en dehors d’eux-mêmes) au second plan, ce qui est catastrophique comme ont pu le montrer toutes les expériences collectivistes du XXème siècle.
NB: les citations relevées concernant les deux chapitres précédents l’avaient été en 2020 alors que je suivais les regroupements faits par la Online Library of Liberty. On peut les retrouver sous: