LETTRES A RICHARD COBDEN

Tout l’édifice du monopole va s’écrouler, y compris le Système Colonial.

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome I, page 137
Lettre du 21 juillet 1846

C’est moins d’un mois après l’abolition des Corn Laws que Frédéric Bastiat écrit cette lettre à Cobden dans laquelle il lui attribue le succès de cet immense victoire en faveur du libre-échange.

La citation du jour est clé en ce qu’elle fait le parallèle entre le monopole et le colonialisme. Elle souligne bien que les libéraux ne sont en faveur ni de l’un (la libre concurrence est une des clés du libéralisme), ni de l’autre (comment être en faveur de la liberté et approuver la mise sous tutelle de tout un peuple – caractéristique essentielle du colonialisme?). Quiconque en doute encore peut se référer au pamphlet sur le monopole ou celui sur l’Algérie.

Une fois de plus, on y lit l’optimisme rafraîchissant de Frédéric Bastiat qui, reconnaissant l’importance de ce pas vers le libre-échange, y voit l’inéluctabilité de la victoire de la vérité sur l’erreur. Malheureusement, le recul nous soumet à la triste suite historique de cet épisode: il faudra un siècle de plus avant que le colonialisme ne trouve sa place que dans les livres d’histoire et le monopole, s’il a bien été réduit depuis deux siècles, est toujours présent (ne serait-ce qu’à travers le pouvoir des banques centrales, au cœur de l’économie).

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