XLIII. SECOND DISCOURS

Pour chaque individu, pour chaque industrie, pour chaque nation, le moyen le plus sûr de s’enrichir, c’est d’enrichir les autres.

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome II, pages 238 à 246
29 septembre 1846

Dans ce discours à la salle Montesquieu, Frédéric Bastiat montre sous forme de contes les inanités des protectionnistes et du monopole. Il y montre comment la protection est forcément injuste car elle se fait au bénéfice d’une minorité. Dans le cas où elle serait “juste” en bénéficiant à tous, “ce [ne serait] pas la rareté relative, mais bien la rareté absolue qu’[elle procurererait]”. Oui, la protection vise à enrichir son bénéficiaire en faisant monter le prix de sa production mais, dans le cas où elle satisferait tout le monde, ce sont tous les prix qu’elle ferait monter en diminuant la production de chacun.

La citation d’aujourd’hui souligne cette erreur qui consiste à voir la richesse dans le prix des choses (et donc leur rareté) plutôt que dans l’abondance des choses. On voit poindre ici les idées qui seront reprises dans le premier sophisme de la première série. Il peut paraître contre-intuitif de penser que la richesse des uns permet aux autres de s’enrichir mais dès lors que l’on comprend que pour être riche, il faut satisfaire au maximum les besoins des autres, c’est bien en enrichissant ces derniers qu’on peut s’enrichir (sauf à les spolier sans scrupules, bien entendu).

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