XLIV. TROISIEME DISCOURS

Ce qui constitue la sociabilité des hommes, c’est la faculté de se partager les occupations, d’unir leurs forces, en un mot d’échanger leurs services.

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome II, pages 246 à 259
3 juillet 1847

Ce discours a été prononcé devant des étudiants de droit à Paris. Il s’agit encore ici de défendre l’Association pour le Libre-Echange et Frédéric Bastiat se réjouit de son audience, la jeunesse étant naturellement plus prompte à remettre en cause l’ordre établi. Il s’inscrit dans sa démarche d’information en vue de changer l’opinion publique, condition préalable aux changements politiques.

Le thème central de son discours porte sur la différence entre les principes et les expédients. Ces derniers sont au cœur de l’action politique et constituent ainsi l’une de ses faiblesses essentielles. Se passer de principes n’est pas une option dans la recherche de vérité.

Le principe qu’il défend est bien entendu celui du libre-échange qu’on lui reproche de ne pas être pratique. La citation du jour montre comment il est au cœur de la société. En conséquence, ne pas respecter le droit des individus d’échanger leur propriété, c’est briser le moteur qui crée les liens sociaux entre eux. C’est particulièrement destructeur et c’est bien ce que nous constaterons au XXème siècle avec les différentes expériences socialistes, fascistes et nazies qui, toutes, ont brisé les sociétés dans lesquelles elles ont été conduites.

Par ailleurs, Frédéric Bastiat pose deux questions métaphoriques dans son discours que je trouve particulièrement pertinentes: “Dans quelle direction faut-il marcher? Faut-il marcher vite ou lentement?”. Selon lui, ce qui importe le plus est bien entendu la direction, ce qui correspond bien à ma compréhension ce qui importe dans le libéralisme: une dynamique de libéralisation de la société est bien plus importante que le degré de libéralisme dans lequel on se trouve. Autrement dit, une société libérale qui prend une tournure totalitaire s’appauvrit alors qu’une société totalitaire qui prend une tournure libérale s’enrichit.

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