Ce n’est pas, à Dieu ne plaise, que je nie les existences d’abnégation. Mais on conviendra qu’elles sont exceptionnelles;

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome VI, page 575
Harmonies Economiques

Dans ce chapitre consacré à la guerre, Frédéric Bastiat ne cherche pas à décrire quelles en sont les conséquences mais à comprendre quelle en est la source.

Il part d’un constat, celui que les hommes “pensent à vivre d’abord (quelque prosaïque que soit l’aveu), et ensuite à vivre de mieux en mieux s’il se peut.” Cette approche matérialiste de la vie n’est pas causée par les économistes à qui il est parfois reproché d’ignorer les aspects spirituels de la motivation des gens qui refusent de se voir coller l’étiquette “matérialiste”. Par la citation du jour, Frédéric Bastiat balaie d’un revers de la main ce reproche: l’abnégation existe mais elle est suffisamment marginale pour être ignorée si l’on cherche à comprendre les phénomènes économiques de cause à effet.

En l’occurence, il ne prend pas de risques car ce qu’il cherche à comprendre, ce sont les causes profondes de la guerre, qui ne sont certainement pas à chercher dans l’abnégation. La source de la guerre est, comme pour toute autre spoliation, le besoin qui ne peut être assouvi que par le travail, l’échange ou le vol.

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