XIX. GUERRE

Le caractère de la spoliation est de ne pouvoir conférer une satisfaction sans qu’une privation égale y corresponde;

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome VI, page 580
Harmonies Economiques

Frédéric Bastiat dénonce ici le prisme de lecture habituel qu’ont les gens de la guerre et d’autres traits de caractères des nations. En effet, les historiens ont tendance à faire des recherches et étudier les classes dirigeantes en d’autres temps et lieux, en ignorant l’existence du peuple productif. L’erreur classique qui en ressort est de penser que le monde actuel est matérialiste alors que, par le passé, on se concentrait sur de nobles causes comme la gloire, les arts ou la spiritualité. Mais les peuples guerriers n’étaient pas glorieux: ils subissaient le commandement de l’élite qui, pour se couvrir de gloire, envoyait ces pauvres gueux se faire tuer ou piller le voisin.

C’est cette dernière action qui présente un intérêt du point de vue économique. La guerre ne produit rien: elle détruit et spolie. C’est sur cette caractéristique que la citation d’aujourd’hui nous éclaircit. L’échange n’est pas un jeu à somme nulle et permet à l’humanité de s’enrichir alors que la spoliation est un jeu à somme nulle (voire négative) dans lequel la richesse de l’un ne provient que de celle de l’autre.

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