XV. DE L’EPARGNE

Accorder crédit, c’est donner du temps pour l’acquit d’une valeur, c’est se priver en faveur d’autrui de la jouissance de cette valeur, c’est rendre service, c’est acquérir des droits à un service équivalent.

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome VI, pages 492 à 496
Harmonies Economiques

Après avoir expliqué ce que c’est que l’épargne et lui donnant ainsi une légitimité, Frédéric Bastiat fait un petit détour par sa contrepartie: le capital. Contrairement à ce que pensent certains, l’épargne n’est pas thésaurisée, et ce encore moins depuis l’abolition de l’étalon-or. Ce que ne comprennent pas ceux-ci lorsqu’ils disposent d’un solde créditeur chez leur banquier, c’est que leur fortune n’est pas en train de dormir mais bien utilisée par le banquier pour mettre de l’huile dans les rouages de l’économie.

L’épargne est un support indispensable à la formation du capital, que ce dernier soit développé par l’épargnant ou par un emprunteur. Ce que nous indique la citation d’aujourd’hui, c’est que l’épargnant diffère la jouissance de ses droits vis-à-vis de la société quand l’emprunteur jouit immédiatement de ces droits. En conséquence, l’épargnant peut prétendre non seulement au retour de son épargne à l’échéance mais également à la valeur du service rendu à l’emprunteur qui avait besoin de ces droits et en a joui durant la période de l’emprunt: c’est ce service dont le prix s’appelle l’intérêt, ou “prix de l’argent”.

Autres citations choisies sous De l’Epargne:
Pages 492 à 494 – Pages 494 et 495 – Page 496

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