Pour que l’envie, la jalousie, le simple dépit de l’ouvrier à l’égard du capitaliste fussent justifiables, il faudrait que la stabilité relative de l’un fût une des causes de l’instabilité de l’autre.

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome VI, page 472
Harmonies Economiques

Cette citation est tristement d’actualité à l’heure où “les inégalités” sont décriées à toute occasion (alors que la diversité est prônée comme une vertu majeure par les mêmes) et que la presse fait les gros titres dès qu’Oxfam annonce que les plus riches de la planète ont plus d’argent que les plus pauvres.

Un point intéressant de l’analyse de Frédéric Bastiat relevé ici est qu’une des raisons majeures pour lesquelles la richesse est préférée à la pauvreté (tout au moins par une grande majorité de la population), c’est qu’elle est source de stabilité: l’angoisse du lendemain est une souffrance que les pauvres ne partagent pas avec les riches. Cette problématique colle avec ma propre et modeste expérience: lorsque j’étais étudiant, j’entrais dans les statistiques de la pauvreté mais mon ressenti était certainement différent de ceux que nous entendons émotionnellement par “pauvres”. Avoir confiance dans l’avenir est une nécessité pour l’homme.

L’autre point à souligner dans cette citation est l’absence de relation de cause à effet entre richesse et pauvreté. Non, ce n’est pas en dépouillant les pauvres que les riches le deviennent: le cas échéant, il vaudrait mieux dépouiller un riche pour cela. La richesse ne vient pas de la spoliation mais de services rendus et si il existe effectivement des voleurs et des escrocs (qui s’accaparent la contrepartie de services rendus), cela reste marginal par rapport à la richesse créée chaque jour. Il est aussi bon de rappeler que l’homme est né pauvre, parfois devenu riche et non l’inverse. La jalousie reste un vilain défaut, même chez les pauvres.

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