XIV. DES SALAIRES

Partira-t-on toujours de cette fatale hypothèse, que tous les gouvernants sont des tuteurs et les gouvernés des pupilles?

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome VI, page 462
Harmonies Economiques

La citation du jour qui suit la précédente dans le raisonnement de Frédéric Bastiat à propos des sociétés de secours mutuels doit conduire à une réflexion majeure en ce qui concerne la responsabilité. Dans le paragraphe qui précède, il entrevoit un nombre incroyable de maux au sein de la société française qui sont maintenant évidents pour quiconque porte un regard critique sur la manière dont la responsabilité a glissé de l’individu vers l’Etat (éducation, maladie, chômage, retraites…). 

La source de ces maux est ce que le blogger h16 appelle le gouvernemaman. Il est triste de voir que Frédéric Bastiat nous avait mis en garde dès 1850. Il faut reconnaître que les élus ont une forte tendance à croire, comme la plupart des hommes, qu’ils ont raison. Le problème est que les institutions devraient permettre de réagir quand ils ont tort. Malheureusement, c’est la fonction du marché qui permet à ceux qui “ont raison” de générer des profits et à ceux qui “ont tort” d’engranger des pertes. Il est donc peu probable qu’une institution politique puisse jouir d’un système d’auto-régulation efficace. En conséquence, la meilleure solution est de limiter les pouvoirs du gouvernement pour que, même si les élus ont tort, les dommages soient limités.

Ce n’est pas ce que nous observons en France de nos jours, où les élus se gargarisent d’être responsables de tout ce qui fonctionne et deviennent par là responsables de tout ce qui ne fonctionne pas. Ils se prennent effectivement pour les tuteurs de la population. Je ne sais pas si les gouvernés se voient comme des pupilles mais si l’on considère que le socialisme, c’est tenter d’adapter ce qui fonctionne au sein d’une famille à la société toute entière, il séduit effectivement une bonne part de la population française qui accepte alors la relation de subordination tant aimée des gouvernants.

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