59. – LA PEUR D’UN MOT.

Cela prouve que le peuple a encore bien des choses à apprendre, et qu’en attendant qu’il les sache il ne manque pas de personnes, comme votre gros monsieur, disposées à abuser de sa crédulité.

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome II, pages 392 à 400
Sophismes Economiques, Troisième série

De nos jours, il suffit de prononcer le mot “inégalités” pour se trouver face à une levée de boucliers pour les dénoncer mais dites “diversité” et les mêmes viendront vous soutenir pour tout ce que vous faites en leur faveur. De la même manière, le mot libre-échange était un gros mot en 1847 mais adresser son public en mentionnant l’échange libre permettait d’être entendu.

C’est ainsi que nous pouvons observer cette conversation majeure entre un économiste et un cordonnier qui explique le fonctionnement de la concurrence et son intérêt. Bastiat démontre au passage que les marchands ne sont pas des “parasites […] qui ont l’audace de faire payer leurs services” et que l’échange est le seul moyen que l’homme ait trouvé pour atteindre un niveau de vie décent (comme l’a constaté Thomas Thwaites en fabricant un grille-pain). Il conclue par une vérité profonde: “favoriser les ventes de l’un, c’est nécessairement grever les achats de l’autre.”

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