Mais si, usurpant la puissance législative, les propriétaires défendent aux prolétaires de travailler pour le dehors contre de la subsistance, alors l’équilibre des services est rompu.

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome IV, pages 408 à 416
Troisième lettre

Cette troisième lettre m’apparaît d’importance capitale dans la réflexion de Frédéric Bastiat sur la valeur car il me semble qu’il touche du doigt la définition qu’en donnera Carl Menger quelques années plus tard. Il insiste sur le fait que “les services s’échangent contre des services” et, s’il ne rejette pas clairement la notion de valeur travail, il dénonce les dérives qui cherchent à différencier valeur d’échange et valeur d’usage ainsi que les problématiques de matérialité de la valeur.

En outre, je retiens de cette lettre sa compréhension de la concurrence. La citation d’aujourd’hui porte sur le mal de son temps qui consistait à ériger des barrières douanières à tout va, ce qui limitait la concurrence étrangère. Mais il est clair que selon lui, la liberté implique que la concurrence soit libre et que cette concurrence met chacun d’entre nous sur un pied d’égalité. En conséquence, la concurrence permet de contrebalancer les pouvoirs des puissants, d’où l’importance de ne pas la fausser par une législation dont la justification cachera son pire méfait: léser ceux qui n’ont rien.

Autres citations choisies sous Propriété et Spoliation:
Section 395 à 402 – Section 402 à 408 – Section 416 à 425 – Section 425 à 435