PROPRIÉTÉ ET SPOLIATION

Ils paraissent croire que, dans la lutte qui va s’engager, les pauvres sont intéressés au triomphe du droit au travail et les riches à la défense du droit de propriété.

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome IV, pages 395 à 402
Première lettre

C’est juste après l’expérience malheureuse des Ateliers Nationaux et dans le cadre de l’écriture de la Constitution de 1848 que Frédéric Bastiat s’élève contre le droit au travail (à ne pas confondre avec le droit de travailler).

S’agissant d’un droit positif, il va nécessairement à l’encontre du droit de propriété (si vous forcez contre son gré quelqu’un à payer quelqu’un d’autre, vous attentez à sa propriété) et ses partisans l’ont bien compris, qui ont tenté de trouver dans la propriété foncière le péché originel qui pourrait justifier qu’on puisse y porter atteinte.

Nous verrons que le raisonnement de Frédéric Bastiat pêche un peu en raison des faiblesses de l’époque en ce qui concerne la théorie de la valeur (faisant suite à Adam Smith et en accord avec Karl Marx, le travail était considéré comme la source de la valeur) mais ses réflexions ne sont toutefois pas dénuées d’intérêt.

En tout état de cause, la citation d’aujourd’hui est presque une caricature du prisme encore vivant de nos jours qui consiste à diviser la société en classes aux intérêts divergents: il est bien évident que le droit de propriété est au moins tout aussi important pour les pauvres que pour les riches, ce que les pays où il brille par son absence nous montrent tous les jours.

Autres citations choisies sous Propriété et Spoliation:
Section 402 à 408  – Section 408 à 416 – Section 416 à 425 – Section 425 à 435

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *