Rousseau, étant convaincu que l’état social était d’invention humaine, devait placer très haut la loi et le législateur.
Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome IV, pages 275 à 297
Section 275 à 277
C’est après avoir été fraîchement élu à l’assemblée constituante le 23 avril 1848 que Frédéric Bastiat écrit ce pamphlet “Propriété et Loi” duquel je vais retenir six citations, une par section, dans les jours qui viennent.
Avant d’entrer dans les détails précisant sa position vis-à-vis de la propriété et du droit associé, Frédéric Bastiat annonce clairement son opposition avec les positions de Jean-Jacques Rousseau en ce qui concerne le rôle de la loi (mot dénoncé en anglais par Donald Boudreaux qui lui préfère “législation”, la “loi” devant être réservée aux lois naturelles telles que celle de la gravitation universelle). Cette question entre l’antériorité de la législation ou de droits et devoirs est majeure et encore d’actualité de nos jours. En effet, l’approche de Rousseau est profondément anti-libérale et autocratique dans la mesure où, une fois réglée la question de savoir qui est en mesure de prendre les décisions, le rôle du législateur serait de modeler la société en fonction de ses propres croyances et de ses propres (bonnes) intentions, d’imposer ses propres vues. Il s’agit d’une approche centralisatrice qui peut faire d’immenses dégâts, comme le XXème siècle a pu en témoigner.
Frédéric Bastiat, élu à l’assemblée et grand défenseur de la liberté, nous annonce en conséquence que son intention est de sécuriser les droits mais pas de les inventer pour les imposer au peuple. En quelque sorte, il reprend l’idée d’Adam Ferguson qui sera reprise en profondeur par Friedrich Hayek à propos de la société, à savoir qu’elle “est le résultat de l’action humaine mais pas de la conception humaine”.
Autres citations choisies sous Propriété et Loi :
Section 277 à 279 – Section 279 à 283 – Section 283 à 284 – Section 284 à 290 – Section 290 à 297