LETTRE A M. SCHWABE – 3

Que nous manque-t-il pour être la plus heureuse des nations? Un grain de bon sens.

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome VII, pages 426 à 427
25 octobre 1848

A la citation d’aujourd’hui s’ajoute un commentaire: “Il semble que c’est bien peu de chose”. Une fois de plus, la pertinence d’analyse de Frédéric Bastiat est avérée par cette citation mais, une fois de plus, son optimisme est un peu exagéré. Non, ce n’est pas si peu de chose car le grain de bon sens requis n’a jamais frappé la nation française et, alors qu’elle était si proche du bonheur au XIXème siècle, le constructivisme n’a fait que s’amplifier, la reléguant loin des pays qui peuvent prétendre au podium de là où l’on est le plus heureux.

Ne nous méprenons pas: la France s’est considérablement enrichie depuis 1848 et le progrès a touché une vaste majorité de ses citoyens. Je ne souhaite à personne de se retrouver à cette époque. Cependant, l’évolution de la liberté et les miracles qu’elle produit n’a pas été à la hauteur des attentes de Frédéric Bastiat et d’autres pays ont été plus heureux sur ce point à différentes époques. Au jour d’aujourd’hui, je ne vois pas vraiment qui est sur la bonne voie, si ce n’est l’Argentine mais elle part de si loin que la route sera rude, en espérant qu’elle ne se termine au bord d’une falaise.