Il fut question de construire un aqueduc; mais les porteurs d’eau trouvèrent que c’était toucher à leurs droits acquis.
John Lewis Ricardo, traduit par Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome III, pages 298 à 309
Covent Garden, 1er mai 1844
Deux discours prononcés ce jour-là sont traduits ici, l’un de John Lewis Ricardo et l’autre de Richard Cobden. Je ne m’attarderai pas sur ce dernier qui reprend l’idée de George Thompson sur le sucre-esclave et insiste sur le cynisme des protectionnistes qui imposent un droit différentiel sur le sucre-esclave mais ne s’offusquent en rien de la production de café ou de coton.
Le premier discours dont est tirée la citation d’aujourd’hui attaque l’argument des droits acquis qui consistent à voler “la propriété d’autrui et prétendre qu’on y a droit parce qu’on l’a volée depuis longtemps”. Que ce soit par l’illustration des chiffoniers français qui ont fait reculer le gouvernement français ayant en projet la mise en place d’un service d’éboueurs ou les porteurs d’eau espagnols qui ont fait capoter un projet d’aqueduc, le problème est le même et se poursuit de nos jours. Lorsqu’une partie de la population bénéficie d’un privilège, elle se bat toujours contre son abolition. Ce phénomène est prouvé une fois de plus avec le regain de protectionnisme initié par Donald Trump qui ne fait qu’augmenter sous la présidence de son opposant Joe Biden. Il est tellement important et compris par Frédéric Bastiat qu’il sera évoqué dès l’introduction des Sophismes Economiques.