LETTRES A RICHARD COBDEN

Le capital est le signe caractéristique et la mesure du progrès. Il en est le véhicule nécessaire et unique, sa mission spéciale est de servir de transition de la valeur à la gratuité.

Auteur inconnu, cité par Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome I, page 189
Lettre du 9 septembre 1850

Après une lettre du 17 août 1850 qui laisse entrevoir une phase un peu dépressive chez cet optimiste-né qu’était Frédéric Bastiat lorsqu’il écrit: “Depuis longtemps je m’exerce à prendre le bien quand il vient, mais sans jamais l’attendre.”, cette lettre laisse entrevoir la sérénité d’un homme en fin de vie qui pourrait être fier de ce qu’il a accompli.

Ce qui réjouit Frédéric Bastiat ici, c’est le sentiment d’avoir été compris: la citation du jour n’est pas de lui mais une citation qu’il relève d’un essai que lui a transmis un “jeune homme” (bien entendu, quiconque serait en mesure de m’indiquer qui est ce mystérieux auteur est invité à l’indiquer en commentaire). De l’avis même de Frédéric Bastiat, “cette phrase renferme et résume le plus fécond des phénomènes économiques [qu’il a] essayé de décrire”. Pour faire simple, ce phénomène est la répartition naturelle des gains de productivité à travers le temps. En effet, si les gains de productivité permettent dans un premier temps d’enrichir le capitaliste, la concurrence fait que les consommateurs vont rapidement en profiter également jusqu’à en profiter totalement. Quiconque en doute encore peut se référer à l’évolution de la création de richesses depuis 250 ou même 150 ans: qui aujourd’hui pense que Bastiat (qui était tout de même député à l’Assemblée Nationale – pas vraiment un pauvre) vivait plus richement que soi à la simple vue des conditions sanitaires, de transport ou de santé dans lesquelles il vivait? 

C’est aussi ce que William Nordhaus a tenté de calculer en 2018, concluant que près de 98% de la valeur créée par l’innovation bénéficie au consommateur

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