Ainsi, les libéralités de la nature, les perfectionnements acquis dans les procédés de production, sont ou tendent sans cesse à devenir, sous la loi de la concurrence, le patrimoine commun et gratuit des consommateurs, des masses, de l’humanité.
Frédéric Bastiat
Sophismes Economiques, Première série, pages 27 à 45.
NB: les liens dans le corps du texte renvoient vers des pages en anglais.
William Nordhaus, prix Nobel d’Économie en 2018, a estimé que les innovateurs accaparent 2,2% du surplus de valeur créée par leur innovation. Par-là, il confirme ce que Bastiat nous disait dès juillet 1845, à savoir que ce sont les consommateurs qui bénéficient gratuitement des innovations des producteurs (à hauteur de 97,8% seulement pour les puristes).
Il est intéressant de constater dans la citation ci-dessus que Bastiat ne limite pas son assertion aux “perfectionnements acquis dans les procédés de production” mais y ajoute aussi “les libéralités de la nature” qui, dans son pamphlet, sont clairement mises à disposition du consommateur par l’échange, avec l’étranger si nécessaire. Or, comme l’explique Donald Boudreaux clairement, il n’y a pas de différence économique fondamentale entre le commerce (on se cantonne souvent au commerce international pour illustrer le phénomène dans un souci pédagogique) et l’innovation. Frédéric Bastiat l’avait bien compris, comme le prouve cet essai qui ouvre un certain nombre de portes permettant de comprendre l’importance de la concurrence, internationale ou pas.