XXII. MOTEUR SOCIAL

Il est vrai que l’intérêt personnel est la cause de tous les maux, comme de tous les biens imputables à l’homme.

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome VI, pages 627 à 638
Harmonies Economiques

Frédéric Bastiat dénonce ici les constructivistes, qu’il appelle “publicistes” (ou parfois “socialistes”), qui lui reprochent de tenir compte de l’intérêt personnel à qui ils imputent tous les maux de la société et qui, par conséquent, se battent contre ou l’ignorent. Ils oublient trop vite que c’est aussi l’intérêt personnel qui est la cause de tous les progrès que fait la société.

Le progrès social n’est pas du fait du gouvernement qui a pu légiférer ici ou là en fonction de l’évolution de la société (on pense notamment au travail des enfants: non, ce n’est pas le législateur qui y a mis fin mais l’enrichissement des sociétés qui ont fini par légiférer à son encontre). Ce que Frédéric Bastiat dénonce, c’est que les publicistes tentent de modeler la société en fonction de leurs propre vision de ce qu’elle “devrait être”, sans tenir compte du véritable moteur social qui la fait avancer. Non, ces gens n’ont pas la science infuse et ne sont pas capables de connaître ce qui est bien pour la société. Pour preuve: aucun d’entre eux n’est d’accord sur ce qui est le bien, chacun d’entre eux ayant pour objectif de mettre en place leur propre vision de ce qui doit être. Leur plus grande erreur est d’ignorer la nature des hommes, ce qui se traduit par la conclusion de ce chapitre: “ils imaginent un ordre social en dehors de tout cœur humain, puis un cœur humain pour aller avec leur ordre social”.

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