Il n’y a pas un homme sur terre dont la condition n’ait été déterminée par des milliards de faits auxquels ses déterminations sont étrangères;

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome VI, pages 618 à 626
Harmonies Economiques

Ce chapitre sur la solidarité est incomplet. Je ne m’y attarderais pas ne serait-ce que parce que l’utilisation du mot semble avoir tellement évolué qu’il est particulièrement difficile de ne pas faire de contresens à ce sujet. Il me semble en effet que la manière dont le voyait Frédéric Bastiat correspondrait plus ou moins à ce que nous appelons de nos jours des externalités économiques.

C’est dans ce contexte que je lis la citation d’aujourd’hui: nous sommes tous bénéficiaires et victimes d’un nombre incalculables d’externalités positives et négatives. En conséquence, il peut être pertinent d’en corriger les torts par ce qu’on appelle la solidarité de nos jours mais ce n’est pas une évidence. Il est proprement impossible de les corriger tous et, dans la mesure où nous en sommes tous victimes et bénéficiaires, ils peuvent être ignorés. Je n’ai pas la réponse à ce que devrait être l’étendue de la solidarité légale: mon intuition est qu’à l’instar de l’essentiel de notre corpus législatif, elle devrait être réduite mais je suis incapable de savoir si elle devrait être intégralement supprimée, le problème des externalités étant particulièrement complexe.