IX. – LE VOL A LA PRIME.

Dono tibi et concedo, Virtutem et puissantiam, Volandi, Pilandi, Derobandi, Filoutandi, Et escroquandi, Impunè per totam istam, Viam.

Frédéric Bastiat
Sophismes Economiques, Deuxième série, pages 189 à 198

Pour ceux qui ne sont pas familiers avec le latin et ses néologismes, la formule de Bastiat se traduit plus ou moins comme suit: “Je te donne et te concède vertu et pouvoir de voler, piller, dérober, filouter, et escroquer impunément le long de cette route”. Bien entendu, vous aurez reconnu la parodie de Molière qui dans le malade imaginaire, glisse “Ego cum isto boneto, Venerabili et docto, Dono tibi et concedo, Virtutem et puissanciam, Medicandi, Purgandi, Seignandi, Perçandi, Taillandi, Coupandi, Et occidendi,Impune per totam terram” donnant au médecin “le pouvoir de donner des médicaments, de purger, de saigner, de perçer, taillader, couper et occir impunément à travers la terre.”

Quelle farçe! De manière plus dévelopée que dans l’introduction à la Première Série des Sophismes Economiques, c’est ainsi que Bastiat dénonce le vol constitué par les subventions (alors nommées primes) qui accompagnent les droits de douane dans la politique du gouvernement qui consiste à déshabiller Pierre pour habiller Paul.

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