L’échange et les machines, pour le bien et pour le mal, opèrent exactement de même.
Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome VII, pages 118 à 122
Mémorial bordelais, 1er juillet 1846
Dans cet article en réponse à un article du Moniteur Industriel qui dénonce les libéraux comme des théoriciens qui raisonnent indépendamment de la réalité, Frédéric Bastiat commence par se gausser de celui qui écrit: “Est-ce-que, si nous parvenions à quadrupler toutes nos industries, nous ne serions pas dix fois plus riches?” Puis, acceptant l’hypothèse (qui serait effectivement admirable), il dénonce la méthode préconisée par le Moniteur Industriel qui consiste à déshabiller Paul pour habiller Pierre. Ensuite, il dénonce le sophisme (encore très prisé de nos jours) qui consiste à assimiler l’échange commercial à un échange de coups et qui avait déjà été dénoncé par Richard Cobden, entre autres.
Enfin, il présente les incohérences du Moniteur Industriel qui présente les machines comme un mal tout en présentant un exemple dans lequel elles sont mises en place en complément des ouvriers plutôt qu’en remplacement. C’est alors l’occasion de rappeler que, si les machines peuvent effectivement créer du changement dans la structure de l’emploi, elles ne détruisent pas l’emploi d’un point de vue macro-économique et la citation d’aujourd’hui indique qu’il n’en est pas autrement du commerce. Cette citation me fait immédiatement penser à David Friedman et sa machine à transformer les céréales en automobiles.