XX. – TRAVAIL HUMAIN, TRAVAIL NATIONAL.

Et vraiment il y a plaisir d’avoir affaire à des argumentateurs intrépides, qui, même dans l’erreur, poussent un raisonnement jusqu’au bout.

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome IV, pages 100 à 105
Sophismes Economiques, Première série

L’objet de la moquerie de Bastiat est l’analogie qu’il y a entre les importations et le progrès technologique. Si M. de Saint-Chamans reconnaît que l’un et l’autre ont le même effet, il les déplore tout deux alors que la plupart des protectionnistes sont inconsistants et ne vont pas jusqu’à passer pour des rigolos en dénigrant le progrès technologique.

C’est l’économiste David Friedman qui a présenté le port de San Francisco comme la machine à produire des voitures à partir des céréales: des containers de céréales entrent dans le port pour être expédiés de l’autre côté de l’Océan Pacifique et des voitures japonaises en sortent. Bastiat l’exprimait différemment mais il avait bien compris le phénomène. 

Ce pamphlet est par ailleurs intéressant dans la mesure où, s’agissant de l’emploi, “travail humain, travail national”, on peut y voir la différence entre l’approche microéconomique et le résultat macroéconomique (si une protection tombe, le déplacement des emplois est douloureux d’un point de vue microéconomique pour ceux qui perdent leur travail (humain) mais l’incidence macroéconomique est bénéfique car le niveau du travail (national) ne diminue pas et la production augmente).

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