L’esprit de parti est le plus grand fléau des peuples constitutionnels.
Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome III, pages 56 à 72
Introduction
Dans cette dernière partie de l’Introduction à Cobden et la Ligue avant de conclure, Frédéric Bastiat dénonce la presse française de l’époque. En effet, s’il a ressenti le besoin de traduire dans ce recueil les différents discours de la Ligue anglaise, c’est parce que l’agitation qui bouillonne Outre-Manche depuis sept ans est systématiquement passée sous silence. A une époque ou internet n’existait pas, l’absence d’informations laisse la France dans le noir.
Il y dénonce en particulier la naissance du nationalisme. Comme aujourd’hui, le pouvoir de l’époque utilisait le spectre de l’étranger pour détourner l’attention de ses propres turpitudes et la presse suivait. En créant une peur de l’étranger, il était possible d’imposer le protectionnisme et orienter l’opinion publique contre le libre-échange. Frédéric Bastiat s’étonne que tous les protagonistes aient étouffé l’agitation anglaise mais ne parvient pas vraiment à en donner une explication, si ce n’est celle de l’esprit de parti. En effet, ce dernier est la source de l’éthique douteuse de celui qui, après s’être “donné la mission de saper journellement un ordre de choses qu’on croit mauvais, en finit par n’être pas très-scrupuleux dans le choix des moyens”.
De nos jours encore, on constate quotidiennement ce travers qui fait qu’au parlement, les députés ne votent pas en fonction de l’idée qu’ils se font de la justice mais en fonction d’une lutte entre détenteurs du pouvoir et opposants, sans pouvoir se retrouver sur les sujets de fond.
Pages 1 à 6 – Pages 6 to 20 – Pages 20 à 30 – Pages 30 à 38 – Pages 38 à 56 – Pages 56 à 72 – Pages 72 à 80