Les sophismes ne sont pas des raisonnements faux, ce sont des raisonnements incomplets.
Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome II, pages 273 à 293
29 août 1847
Ce deuxième discours à Lyon non daté dans les Œuvres Complètes aurait été prononcé le 10 août et publié le 29. Il porte sur les conséquences macroéconomiques du protectionnisme sur les salaires. Malgré ce qu’en pensent les détracteurs du libre-échange, ce dernier n’est pas à la solde du grand capital mais à la recherche de la justice. Ici, Frédéric Bastiat se penche sur la problématique des salaires que les protectionnistes prétendent vouloir soutenir et montre non seulement que c’est improbable (les protectionnistes faisant la loi agiraient de manière altruiste pour aider les ouvriers au détriment de leurs propres intérêts) mais aussi pourquoi ce n’est pas vrai. Si le libre-échange peut paraître soutenir le capital, c’est parce que “Quand deux ouvriers courent après un maître, les salaires baissent. Quand deux maîtres courent après un ouvrier, les salaires haussent”, en conséquence de quoi, si l’environnement industriel est à la multiplication des capitalistes, la concurrence entre eux ne peut qu’être bénéfique au reste de la population.
Dans ce discours, Frédéric Bastiat est plutôt indulgent vis-à-vis de ses adversaires lorsqu’il écrit: “je ne dirai pas qu’on ajoute l’hypocrisie à la cupidité, mais qu’on entasse erreur sur erreur.” J’aimerais pouvoir être aussi optimiste et croire que les politiques économiques délétères que nous continuons d’observer sont la conséquence d’erreurs plutôt que d’intérêts particuliers contraires au bien public. C’est aussi ce qu’il ressort de la citation d’aujourd’hui qui présente l’intérêt d’annoncer ce qui constituera les textes à venir les plus populaires de l’auteur dans Ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas.