XXI. SUR L’EXPORTATION DU NUMERAIRE

Un fléau est un fléau. Il ne le serait pas si on était plus riche après qu’avant.

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome II, pages 112 à 116
11 décembre 1847

Cet article répond à une diatribe dans Le National qui constate que la balance commerciale en Grande-Bretagne cette année-là était “négative”, c’est-à-dire qu’il en est sorti plus d’or qu’il en est entré. Il en conclut que le libre-échange est néfaste pour l’Angleterre. Frédéric Bastiat étant convaincu comme Adam Smith que c’est un non-sujet tente ici de montrer quelle est l’erreur commise ici.

En premier lieu, il rappelle que les échanges sont effectués par les producteurs, les négociants et les consommateurs. La balance commerciale est le cadet de leur souci, que ce soit à l’international comme dans les transactions domestiques (je ne me soucie guère de la balance commerciale avec mon boucher qui est nécessairement “négative”, mon or servant à acheter sa viande). Cependant, il est vrai que le stock d’or anglais a diminué en 1847, ce qui a “appauvri” le pays. Mais la cause n’en est pas le libre-échange qui explique comment cela a été possible mais les mauvaises récoltes: les moyens de subsistances ont dû être achetés à l’étranger, sans quoi la famine aurait frappé le pays.

On retrouve ici la pensée qui sera développée dans Maudit Argent! selon laquelle l’or n’est pas une fin en soi mais un moyen. La sortie du numéraire n’a fait que refléter la triste vérité qu’a été le fléau frappant les récoltes du pays.

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