XIV. SUR LA DEFENSE D’EXPORTER LES CEREALES

L’opinion fait la loi; c’est l’opinion qu’il faut éclairer.

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome II, pages 72 à 77
20 mars 1847

Dans cet article, Frédéric Bastiat montre pourquoi les restrictions qui portent sur l’exportation, même en temps de disette, ne sont pas souhaitables. Le problème est qu’il apparaît “naturel” qu’une telle intervention devrait permettre d’améliorer la situation (si l’exportation de blés est interdite, la production “nationale” sera disponible pour faire face à la pénurie). On retrouve ici le même type d’erreurs qu’avec le contrôle des prix (on ne compte plus le nombre de gouvernements qui plafonnent le prix des loyers pour faire face à la crise du logement).

Ce que la citation d’aujourd’hui révèle est d’application beaucoup plus générale. Les gouvernements légifèrent (via le parlement mais c’est un détail technique) en vue de satisfaire l’opinion publique. En conséquence, si ils font des erreurs (ce qui est le cas avec les restrictions à l’exportation), c’est parce que l’opinion publique est mal éclairée. La création de l’Association pour la Liberté des Echanges et de son organe de presse, Libre-Echange, visait donc à renverser l’opinion publique là où elle se fourvoie. Cette dernière a bien progressé depuis mais il reste encore de vastes domaines, y-compris en ce qui concerne le libre-échange, pour lesquels ce travail vieux de 175 ans mérite d’être poursuivi.

Guillaumin note en bas de page de cette phrase que Frédéric Bastiat a développé un peu son idée concernant l’opinion publique dans son pamphlet Physiologie de la Spoliation. Cette idée sera également développée plus tard par Friedrich von Hayek (voir cet article en anglais de Pierre Lemieux).

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