LETTRES A M. FELIX COUDROY

Eh! quand il s’agit de ramener les ouvriers, ne vaut-il pas mieux dire la vérité dans le journal qu’ils lisent?

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome I, page 101
Lettre du 14 décembre 1849

Cette lettre à Félix Coudroy a été envoyée alors que le débat sur la Gratuité du Crédit entre Frédéric Bastiat et Pierre-Joseph Proudhon faisait rage (et dont je recommande fort la lecture – il y a 14 lettres en tout, près de 250 pages).

Frédéric Bastiat y déplore le manque de soutien de la bourgeoisie (Proudhon son adversaire a lui, le soutien des ouvriers) au motif que ces lettres sont publiées dans un journal socialiste: La Voix du Peuple. C’est une fois de plus le problème qu’on retrouve entre contenu et contenant. Notre temps étant limité, nous devons faire des choix et prendre des raccourcis lorsqu’on s’intéresse à quelque chose. Souvent, la personne ne sera pas écoutée pour ce qu’elle dit mais pour ce que l’auditeur croit qu’elle est. En l’occurence, c’est le support qui fait que Bastiat ne trouve pas le soutien naturel qu’il pourrait espérer.

Cependant, la citation du jour reste une question parfaitement valide: vaut-il mieux prêcher des convaincus (avec une chance de rencontrer la gloire) ou s’adresser à ses adversaires dans l’espoir de leur faire entendre raison? Cette dernière solution me paraît tout à fait saine dans le cadre d’un débat écrit qui laisse au lecteur le choix de la réflexion ou pas.

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