LETTRES A M. FELIX COUDROY

Je connais trop le cœur humain pour en vouloir à personne.

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome I, page 88
Lettre du 7 septembre 1848

Dans cette lettre, Frédéric Bastiat fait référence à sa démission du Conseil Général des Landes où il siégeait depuis 1833. Une recherche rapide sur wikipedia ne permet pas de dire si cette démission a été effective puisque son successeur n’y apparaît qu’à partir de 1851. Ce n’est cependant pas très important. Le contexte de cette démission est le vote sur la levée de l’immunité parlementaire de Louis Blanc accusé d’être un instigateur des émeutes du 15 mai 1848. Alors que Bastiat (on le voit régulièrement dans ses écrits) était un farouche opposant à Louis Blanc (une des têtes de file des socialistes), il refuse de voter pour la levée de l’immunité parlementaire en conscience car elle s’apparente à une chasse aux sorcières. Ce qui est admirable est de voir l’intégrité intellectuelle de Bastiat qui refuse ici de condamner un homme pour ses idées et veut ne s’attacher qu’aux faits.

Cette intégrité a donc conduit à des attaques politiques locales qui le conduisent à présenter sa démission (pas à l’Assemblée Nationale cependant car il pense y représenter le peuple au-delà des électeurs du Canton de Mugron). La citation d’aujourd’hui traduit l’état d’esprit dans lequel il se trouve: toujours à la recherche de la vérité dans le respect de ses opposants malgré leurs bassesses.

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