LETTRES A M. CALMETES

Je ne crois pas que le monde ait tort, dans ce sens, d’honorer le riche; son tort est d’honorer indistinctement le riche honnête homme et le riche fripon…

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome I, page 8
Lettre du  8 décembre 1821

Après avoir extrait des citations des tomes IV, V (Pamphlets) et 6 (Harmonies Economiques) des Œuvres Complètes en 7 volumes (1862-1864), je reprends la lecture des correspondances pour poursuivre ce recueil. Je ne pense pas retirer systématiquement une citation de chaque lettre mais en fonction de mon inspiration. Je commence aujourd’hui avec cette lettre du 8 décembre 1821 à Victor Calmètes apparaissant dans un recueil qui débute en 1819.

La citation d’aujourd’hui m’est apparue intéressante dans la mesure où elle traduit non seulement le chemin parcouru par la société depuis 200 ans tout en montrant ce qu’il reste de chemin à parcourir dans la quête de vérité. En effet, on constate qu’à l’époque, le riche était honoré de manière indistincte (cela fait penser à la phrase de Deng Xiaoping: “不管黑猫白猫,能捉到老鼠就是好猫” – “Peu importe que le chat soit blanc ou noir pourvu qu’il attrape les souris”), quelle que soit l’origine de sa richesse. Aujourd’hui, c’est plutôt l’inverse: le riche est honni, quelle que soit l’origine de sa richesse. En ce sens, la société a évolué. Malheureusement, on peut se lamenter de ce que le chemin parcouru ait porté sur l’honneur ou le déshonneur d’être riche, indistinctement de cette origine.

Ce qui compte n’est pas d’être riche ou pas mais d’être honnête ou fripon: sur ce point, la société n’a pas évolué. Le problème vient s’en doute qu’il est parfois aisé de reconnaître la richesse de l’un ou de l’autre mais beaucoup plus difficile d’en connaître l’origine.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *