Un phénomène se trouve toujours placé entre deux autres phénomènes, dont l’un est sa cause efficiente et l’autre sa cause finale;

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome VI, pages 651 à 655
Harmonies Economiques

Les Harmonies Economiques s’achèvent sur un chapitre inachevé dont le titre traduit la complexité des phénomènes économiques. Ils peuvent être analysés individuellement mais font partie d’un tout d’une telle complexité qu’on peut tenter de les comprendre sans jamais pouvoir arriver à une science exacte qu’un despote éclairé tout puissant serait capable de maîtriser.

La citation du jour montre bien le degré de complexité dans laquelle baigne la science économique: chaque phénomène étant lui-même cause et effet, il n’est pas possible de les connaître tous et encore moins possible de prédire l’ensemble des effets en cascade qui seront générés par un choix appliqué à l’un d’entre eux. C’est aussi la raison pour laquelle ce ne peut pas être une science expérimentale, la situation économique à un instant t étant absolument impossible à reproduire en raison des effets qui modifient en permanence par un nombre incalculable d’effets la situation à un instant t+n.

La science économique sera donc toujours une science imparfaite qui devra se contenter de théories pour en comprendre l’essence, sans toutefois parvenir à une certitude d’ensemble (ce qui est une mauvaise nouvelle pour les macro-économistes qui pensent pouvoir réguler l’économie comme on pourrait réguler la température d’une pièce grâce à un thermostat: tout ce qu’ils peuvent faire, c’est la réglementer avec tous les inconvénients que cela représente sur la perte de libertés et l’innovation, donc le progrès).