XVII. SERVICES PRIVES, SERVICES PUBLICS

Mais les riches ont-ils renoncé pour cela à la spoliation? Ils n’y ont pas seulement songé. L’argument des ricochets continue à leur servir de prétexte.

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome VI, page 561
Harmonies Economiques

“L’argument des ricochets” auquel il est fait référence ici est l’argument fallacieux selon lequel, lorsque le gouvernement prend aux pauvres pour donner aux riches (sous forme de subventions à l’Opéra, par exemple), cela profite aux pauvres car la dépense permet de payer les pauvres. Frédéric Bastiat constate que cet argument, sorte de multiplicateur keynésien avant la lettre, a été retourné “légitimement” à la révolution de février 1848 qui demande de prendre aux riches pour donner aux pauvres (qui pourront alors dépenser l’argent pour faire tourner l’industrie des riches).

Bien entendu, dans un cas comme dans l’autre, il s’agit d’une spoliation. L’argument est fallacieux. L’argent pris aux uns pour donner aux autres sera bien évidemment dépensé ou investi, quels qu’en soient les bénéficiaires. Le problème est bien l’usage de la force gouvernementale pour prendre l’argent dans un premier temps. Raison pour laquelle, il est important d’identifier quels sont les services publics qui sont légitimes afin de déterminer si la taxation est légitime. On voit bien ici le problème de la dictature de la majorité identifié plus tard par Friedrich Hayek. Ce que dénonce la citation d’aujourd’hui, c’est que personne en France ne cherche à limiter les pouvoirs du gouvernement quand tout le monde cherche, au contraire, à être le bénéficiaire de ses largesses, aussi illégitimes soient-elles. 

Nous faisons face à un problème d’éthique qui n’est toujours pas résolu en ce début du XXIème siècle.

Autres citations choisies sous Services Privés, Services Publics:
Page 535 – Page 537 – Page 542 – Page 545 – Page 548 – Page 553 – Page 558 – Page 561

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *