Le peuple, accoutumé à tout attendre de l’Etat, ne l’accuse pas de trop faire, mais de ne pas faire assez.
Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome VI, page 548
Harmonies Economiques
Frédéric Bastiat explique le problème majeur lié aux services publics, à savoir la déresponsabilisation des individus (et la responsabilisation de l’Etat à la place qui, on l’a vu lors de l’Affaire du Sang Contaminé, ne responsabilise pas pour autant les individus au pouvoir). En effet s’agissant des services reçus, la loi qui s’applique à tout le monde ne laisse plus la place au libre-arbitre et rend impossible la prise en compte de la diversité des individus. S’agissant des services rendus, c’est l’impôt duquel personne ne peut se soustraire et qui est imposé par la force. L’individu ne choisit donc pas ce qu’il reçoit, ni ce qu’il paye. Ajoutons à cela la réglementation qui lui intime l’ordre d’agir dans un sens ou dans l’autre et l’on voit combien la responsabilisation et la créativité sont oppressées par les services publics.
Or, l’un des problèmes de la déresponsabilisation, c’est qu’elle s’auto-alimente. C’est ce que reflète la citation d’aujourd’hui (qui me rappelle la plus célèbres des citations de Bastiat): donnez des responsabilités à quelqu’un et il voudra en prendre plus mais ôtez-les lui et il n’en voudra plus aucune. La raison selon moi est que la prise de décision nécessaire pour agir face à une responsabilité implique souvent qu’une décision ait été prise par rapport à une autre responsabilité (c’est une des complexité de la vie). Plus on a de responsabilités, plus on est à même de prendre les décisions qui nous appartiennent mais si certaines responsabilités nous sont refusées, les décisions à prendre sont tellement contraintes qu’elles ne sont plus que des pis-aller qu’on préfèrerait subir que prendre.
Quand je rencontre quelqu’un qui, sans s’en rendre compte, accuse l’Etat de ne pas faire assez plutôt que de trop faire, je lui pose la question: “Mais où est le Ministère des Petits Souliers sans lequel les enfants vont finir par marcher pieds-nus dans la rue?”
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