En d’autres termes, l’ouvrier et l’entrepreneur sont payés, de par l’équité, pour des services qu’ils rendent; le propriétaire est payé, de par la loi, pour des services qu’il ne rend pas.
Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome VI, pages 297 à 348
Harmonies Economiques, pages 300 à 307
Bien entendu, la citation d’aujourd’hui ne traduit pas la pensée de Frédéric Bastiat mais celle de Joseph Garnier ainsi que celle de la plupart des économistes (écoles anglaise et française) jusqu’au milieu du XIXème siècle. Cette première partie du chapitre Propriété Foncière en cite un certain nombre (comme Smith, Say ou Garnier) en vue de montrer qu’elle était leur erreur. Qu’un droit puisse naître de la législation plutôt que d’être protégé par la législation n’est possible que chez les constructivistes, pas chez les libéraux.
Cette erreur, qui consiste à penser qu’une partie de la valeur est créée par la terre, conduit logiquement à la dénonciation de la propriété foncière par les communistes de l’époque qui considèrent que dans un tel cas, la propriété foncière n’est pas légitime, ce qui se traduira au XXème siècle aux réformes agraires un peu partout dans le monde. Le point de vue de Frédéric Bastiat est que si les forces naturelles produisent de l’utilité, elle ne produisent pas de la valeur et ne sont pas “facturées” au consommateur.
Je note au passage la clairvoyance de Bastiat quand il écrit: “Sans quoi la propriété des capitaux ne serait pas plus à l’abri que celle du sol des inductions communistes”. Il est étonnant de constater que ce n’était donc pas encore le cas en 1850 mais la suite a montré que, sur ce point, les communistes ont été cohérents en n’acceptant pas plus la propriété du capital que la propriété foncière.
Autres citations choisies sous Propriété Foncière:
Pages 297 à 300 – Pages 300 à 307 – Pages 308 à 312 – Pages 312 à 313 – Pages 313 à 325 – Pages 325 à 329 – Pages 330 à 348