Ils n’ont pu céder des écus que parce qu’eux-mêmes avaient rendu des services.
Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome VI, pages 93 à 139
Harmonies Economiques, pages 108 à 113
Dans cette deuxième partie, Frédéric Bastiat explore ce qu’il nomme le “progrès de l’échange”, comment du troc entre deux parties, on est passé au troc circulaire puis aux échanges non simultanés, ni en valeur, ni dans le temps ou l’espace (la vente et l’achat sont séparés), grâce à l’introduction de la monnaie.
Ce qui me séduit dans la citation d’aujourd’hui, c’est qu’il souligne que la valeur de la monnaie est liée aux échanges qui sont fait. Alors que la monnaie métallique qui avait cours à l’époque tend à réduire la compréhension du rôle de la monnaie en raison d’une valeur intrinsèque qu’elle aurait, Bastiat avait compris que ce qui fait la valeur d’une monnaie, c’est le service qu’elle représente. Je n’irai pas jusqu’à dire qu’il avait vu venir l’apogée des monnaies fiduciaires mais il est possible qu’il puisse les accepter pour ce qu’elles sont: une marque de confiance entre acheteurs et vendeurs vis-à-vis de la stabilité de la valeur de la monnaie et de son acceptation.
J’irais même plus loin en pensant qu’il aurait pu être dubitatif vis-à-vis des crypto-arnaques comme le bitcoin qui ne tirent pas vraiment leur valeur du service rendu (qui existe avec le minage) mais de la manière dont elles sont tenues “rares” par leurs algorithmes de mise à disposition des utilisateurs: si la demande augmente plus vite que la création, le prix augmente (et vice-versa), indépendamment des services offerts par les vendeurs ou les mineurs.
Autres citations choisies sous Echange:
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