Dire que l’intérêt s’anéantira, c’est dire qu’il n’y aura plus aucun motif d’épargner, de se priver, de former de nouveaux capitaux, ni même de conserver les anciens.
Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome V, pages 23 à 63
Section 51 à 63
Frédéric Bastiat avait vu que le taux d’intérêt était amené à diminuer au fur et à mesure de la formation de capitaux. Ce qu’il nie, c’est que le taux d’intérêt puisse être nul ou négatif. Au vu de la décennie 2010, certains en concluront qu’il s’est donc trompé, ce qui permettra de conclure que le libéralisme ne peut pas fonctionner puisqu’il peut se tromper sur un aspect aussi fondamental du capitalisme que le taux d’intérêt.
Mon point de vue est que, non, il ne s’est pas trompé. Sa réflexion porte sur les taux d’intérêts au prix de marché, or ce que nous observons, ce sont des taux d’intérêts manipulés par les gouvernements et distordus. On observe d’ailleurs que les emprunts des entreprises privées se font à taux positifs malgré les distorsions, à quelques exceptions près qui ne peuvent pas être considérées comme significatives.
Frédéric Bastiat nous dit que pour que les taux d’intérêts soient nuls, il faut que l’abondance de capitaux soit telle qu’ils ne soient plus rares d’un point de vue économique. C’est la thèse avancée par François-Xavier Oliveau sous le titre La Crise de l’Abondance: je pense qu’il se trompe sur le concept de rareté et ne partage pas son idée car je pense qu’il voit une causalité là où il n’y aurait qu’une corrélation. Ceci dit, je recommande son ouvrage qui présente des pistes de réflexion après avoir peint un tableau optimiste de la situation, ce qui est rafraîchissant.
Autres citations choisies sous Capital et Rente:
Introduction – Section 28 à 39 – Le sac de blé – La maison – Le rabot – Section 51 à 63