51. – PEUPLE ET BOURGEOISIE.

Peut-on assimiler la richesse acquise par la force à la richesse acquise par le travail?

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome II, pages 348 à 355
Sophismes Economiques, Troisième série

Dans sa Préface à la seconde édition de Das Kapital en date du 24 janvier 1873, Karl Marx dénigre Frédéric Bastiat comme chantre superficiel du capitalisme. Mon avis est que si il a pris cette peine 23 après sa mort, c’est qu’il reconnaissait en lui un adversaire de taille, capable de voir à travers les contradictions de la pensée marxiste et, tout comme certains dénigrent aujourd’hui le Cato Institute comme les Vendus du Grand Capital: il est plus facile de lancer une attaque ad hominem que d’expliquer en quoi Bastiat avait tort.

Cet article perdu au milieu des Œuvres Complètes dénonce en quoi le concept de lutte des classes est un concept fallacieux qui définit mal la bourgeoisie (on verra au XXème siècle que le bourgeois – l’ennemi – pouvait-être n’importe qui à envoyer au Goulag ou dans les champs après une auto-critique rondement menée). Ce qui m’attriste, c’est que la confusion entre richesse mal acquise et richesse légitime est encore de nos jours un concept mal compris et que l’on voit ressurgir ici et là des multitudes de protestataires dont la motivation principale vient généralement du fait qu’ils pensent que toute richesse est illégitime, ce qui justifie toutes sortes d’exactions à leurs yeux. Ce qui me désole, c’est que si, comme je le pense, leur malaise (voire leur malheur) ne vient pas de là, ils pourront mener toutes les révolutions culturelles qu’ils veulent sans résoudre aucun problème.

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