XIX. – INDÉPENDANCE NATIONALE.

Je sais bien qu’on me reprochera (c’est la mode du jour) de donner pour base à la fraternité des peuples l’intérêt, le vil et prosaïque intérêt.

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome IV, pages 97 à 99
Sophismes Economiques, Première série

L’idée ici est une extension de celle d’Adam Smith qui écrivait dans ses Recherches sur la Nature et les Causes de la Richesse des Nations (livre 1, chapitre 2, traduction de 1788): “Ce n’est point de l’affectation du boucher, du brasseur & du boulanger que nous attendons notre dîner, mais de l’attachement qu’ils ont à leur intérêt personnel.” La différence est que Bastiat étend l’intérêt individuel jusqu’à celui de ne pas se faire la guerre. Et les mêmes qui reprochent aujourd’hui au libéral d’être “égoïste” car il croit en l’intérêt individuel comme moteur de la coopération économique au sein de la société, reprochaient il y a 170 ans à Bastiat de croire en l’intérêt individuel comme moteur de la fraternité des peuples.

Une fois de plus, on ne retrouve pas ma citation préférée, à savoir “Si les biens et services ne traversent pas les frontières, les soldats le feront” mais l’idée est clairement présente dans ce pamphlet qui reproche aux va-t-en-guerre de s’opposer à ce qui favorise la paix.

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