IX. CRÉDIT.

Car, quand un laboureur emprunte cinquante francs pour acheter une charrue, ce n’est pas en réalité cinquante francs qu’on lui prête, c’est la charrue.

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome V, pages 375 à 378
Ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas.

La citation d’aujourd’hui constitue une autre manière de dire ce que j’avais relevé à la lecture du premier pamphlet de la première série des Sophismes Economiques, à savoir: “la richesse des hommes, c’est l’abondance des choses.” En trois pages seulement, Frédéric Bastiat nous montre ce que sont la monnaie et le crédit: des instruments de mesure de la richesse, pas la richesse elle-même.

A l’époque, la monnaie métallique (ce qu’il nomme “le numéraire”) freinait mécaniquement les ardeurs des partisans de la planche à billets d’alors (ils se contentaient d’offrir les garanties de l’Etat). Malheureusement aujourd’hui, ce frein n’existant plus, il n’y a pas un jour qui passe sans que l’un ou l’autre propose un “théorie moderne de la monnaie” (MMT, Magic Money Theory) ou une annulation des dettes gouvernementales par la Banque Centrale Européenne. Mais n’en déplaise à tous ceux qui nous expliquent qu’une banque centrale ne peut pas faire faillite, le crédit qui avait été octroyé aux gouvernements se trouve peut-être sous forme électronique au débit des livres de la banque centrale mais la charrue qu’il représente, même si elle a été détruite par le gouvernement, est toujours due à son juste propriétaire…

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