Ayant la conscience que j’ai fait mon devoir, l’échec pourra m’être sensible au premier moment. Je m’en consolerai bientôt, je l’espère.
Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome VII, pages 394 à 396
25 mars 1849
Cette lettre porte sur les élections législatives à venir pour lesquels Frédéric Bastiat sera candidat (et réélu). Il exprime le souhait de voir une chambre proche de l’assemblée constituante qui disparaît, jugeant le bilan globalement positif au vu des circonstances.
La citation d’aujourd’hui porte sur la possibilité de son propre échec à être réélu (hypothèse qui ne s’est pas vérifiée par la suite, donc). On voit là que Frédéric Bastiat était fier de ce qu’il avait pu faire à l’assemblée et qu’en tant qu’être humain, il anticipait une déception face à un échec qu’il jugeait non mérité. Cependant, il fait preuve d’un détachement particulièrement sain face à la fonction politique: il s’agissait bien d’un devoir et non pas d’une sinécure et si son travail devait ne pas être reconnu à sa juste valeur, ç’eût été le signe que la place appartenait à un autre et qu’il fallait faire autre chose.