LETTRES A M. DOMENGER – 8

Il eût mieux valu adhérer aux principes, accorder tous les moyens de répression possible,  mais ne pas supprimer la liberté.

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome VII, pages 396 à 399
8 avril 1849

C’est manifestement avec raison que je m’étonnais du vote de Frédéric Bastiat en faveur de l’interdiction des clubs. Moins d’un mois après le vote du 24 mars, il indique à Bernard Domenger qui lui annonce la réception positive des électeurs que: “ce vote est le seul que j’aie sur la conscience, car il est contraire à tous mes principes”.

Ce que la citation d’aujourd’hui nous montre, c’est que lorsqu’il est nécessaire d’interdire quelque chose, il est indispensable de se focaliser sur la chose en question. La loi prévoit d’interdire les clubs “qui seraient de nature à troubler l’ordre public”: c’est donc le “trouble à l’ordre public” qu’il faut interdire et punir mais la liberté de se réunir en club ne doit pas être bafouée pour cela. Supprimer les libertés est un raccourci aux effets de bord beaucoup trop imprévisibles pour être acceptable.