Tout ce qui, directement ou indirectement, porte atteinte à la propriété, ébranle la confiance, nuit à la sécurité, est un obstacle à la formation du capital et retombe sur la classe ouvrière.
Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome VII, pages 385 à 386
4 mars 1848
Nous allons découvrir une série de dix-sept lettres de Frédéric Bastiat à Bernard Domenger dont la première est écrite juste après la révolution de février 1848 et la mise en place des ateliers nationaux. Il indique d’une part que le calme est revenu à Paris mais s’inquiète de la tournure politique qui se met en place, quand le peuple est caressé dans le sens du poil sans tenir compte des réalités économiques.
C’est dans ce contexte que s’inscrit la citation d’aujourd’hui par laquelle Frédéric Bastiat révèle quelles devraient être les priorités du gouvernement, à savoir: garantir le respect de la propriété, rétablir la confiance et assurer la sécurité des biens et des personnes. Je note que ces trois objets sont bafoués quotidiennement en France, ce qui explique la situation morose dans laquelle se retrouve le pays, 175 ans après la mort de Frédéric Bastiat. Les mouvements erratiques de Donald Trump en ce début d’année 2025 portent également atteinte à la propriété et ébranlent le peu de confiance qui peut être accordée au gouvernement, ce qui n’augure rien de bon outre-atlantique non plus. En ce qui concerne le fait que celui qui en souffre le plus reste l’ouvrier, Frédéric Bastiat s’en expliquera plus en détail en 1849 quand il écrira dans un article intitulé Capital: “Que le prolétaire le sache et qu’il en reste convaincu, son intérêt, son intérêt dominant et fondamental, c’est que le capital abonde autour de lui.”