Lorsqu’il y a un bien à faire ou un mal à combattre, l’appel à la force publique paraît d’abord le moyen le plus court, le plus économique, le plus efficace.
Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome I, pages 201 à 203
20 octobre 1850
Cette septième et dernière lettre à Horace Say est écrite de Pise, lors du dernier voyage en Italie de Frédéric Bastiat cherchant tant bien que mal à se soigner. Il décédera deux mois plus tard, le 24 décembre 1850 à Rome.
Après avoir évoqué ses souffrances physiques, il discute de l’avenir et de ce qu’il faudrait faire pour que la cause de la liberté avance et que la science économique prenne une part plus importante dans la culture française. Il identifie “l’intervention de l’Etat” comme étant la clé de bien des maux dont souffre le pays. Cependant, il prévient qu’il ne faut pas l’attaquer de front car non seulement cette intervention est soutenue par les hommes politiques mais elle est populaire. En effet, la citation d’aujourd’hui nous rappelle que la puissance du gouvernement le fait apparaître, de prime abord, comme la solution la plus pratique à la résolution des problèmes. Croire que le gouvernement peut tout résoudre est cependant une illusion: il est donc impossible de se fier à cette puissance pour en faire un système, comme ont pu le démontrer toutes les expériences socialistes du XXème siècle. Frédéric Bastiat l’avait bien compris et préconisait de favoriser la liberté individuelle, qui, si elle n’a pas la puissance immédiate que le gouvernement peut avoir sur un sujet ou un autre, présente l’avantage d’offrir un système d’organisation sociale cohérent, solide et pérenne.