78. LETTRE A UN ECCLESIASTIQUE

Je ne cherche ni ne chercherai jamais à imposer mes systèmes. Je les expose, les développe, et, pour la réalisation, j’attends que la raison publique se prononce.

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome VII, pages 351 à 354
28 mars 1848

Cette lettre vient en réponse à un électeur (nous sommes moins d’un mois avant les élections à l’assemblée constituante de 1848 auxquelles Frédéric Bastiat était candidat – et fut élu) qui s’interroge sur les positions de Frédéric Bastiat vis-à-vis de l’Eglise. A l’époque, il n’y avait pas de séparation de l’église et de l’état, ce dernier ayant même son mot à dire sur la nomination des évêques et des prêtres! Une des raisons en était que c’est l’état qui payait leurs salaires. Bien entendu, Frédéric Bastiat était favorable à la liberté de culte et il expose dans cette lettre ses positions sur différents points ainsi que ses motivations.

La citation d’aujourd’hui est de portée beaucoup plus universelle et met en lumière la conviction profondément démocratique de Frédéric Bastiat. Selon lui, être élu ne suffit pas à imposer ses idées: il faut qu’elles soient demandées par l’opinion publique. On retrouvera cette position chez Friedrich Hayek qui considérait indispensable de conquérir l’opinion publique avant d’engager une réforme de grande ampleur. L’un comme l’autre reconnaissaient qu’on ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif et qu’imposer une politique ne peut conduire qu’à une révolution (dans le cadre d’un régime totalitaire) ou une contre-réforme après la prochaine élection (dans le cadre d’une démocratie).

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