En général, on nous trouvera peu empressés à demander des changements de personnes, mais fort ardents à réclamer la suppression des places inutiles.
Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome VII, page 223
La République française, 29 février 1848
Voici un article extrêmement court dans lequel Frédéric Bastiat pose la question de l’utilité des sous-préfectures qu’il considère n’être qu’une boîte au lettre ajoutant une couche administrative entre le préfet et les collectivités territoriales.
La citation d’aujourd’hui est bien entendu d’actualité, voire même d’une actualité plus brûlante encore. Si une réforme de 1926 a supprimé une centaine de sous-préfectures, elles n’ont pas été supprimées comme le souhaitait Frédéric Bastiat dès 1848 et l’on a même créé une couche administrative supplémentaire avec les préfets de région. Un des problèmes avec l’administration, c’est que l’homme inutile est parfaitement capable de se rendre “indispensable” et si des bureaucrates se trouvent n’avoir rien à faire, ils trouveront bien quelque chose à faire pour justifier leur propre existence – on le voit notamment avec la profusion d’agences et de hautes autorités réglementaires actuellement en place en France. Le malheur est que, comme Frédéric Bastiat l’expliquera un an plus tard, “en fait de fonctionnaires publics, il n’y a pas de neutralité: s’ils ne sont pas très-utiles, ils sont nuisibles”.