Il n’est pas sans exemple qu’un peuple ait payé pour être opprimé, et qu’on lui ait arraché son argent pour lui ravir sa liberté.
Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome VII, pages 159 à 166
Courrier français, 11 novembre 1846
Dans cette deuxième lettre au rédacteur en chef du National, Frédéric Bastiat répond à l’argument qui consiste à mettre en place un régime protectionniste pour contrer l’avantage compétitif qu’auraient les étrangers non soumis aux restrictions mises en place dans le pays importateur qui se tire une balle dans le pied. Il y montre comment l’injustice s’insère entre les différents producteurs et consommateurs par la mise en place de droits de douane. Il évoque également ce que Ludwig von Mises nommera le “malinvestissement”, l’injustice créée entre les différents producteurs conduisant à un mauvaise allocation des capitaux dont la conséquence sera de retrouver le problème de compétitivité un peu plus tard. Or si une “solution” repousse le problème au lieu de le résoudre, on entre dans un cercle vicieux qui appellera à faire toujours plus ce qui ne fonctionne pas.
Si la législation et les taxes d’un pays sont telles que les producteurs manquent de compétitivité, c’est sur cette législation et ces taxes qu’il faut agir: on ne résout pas un problème par la création d’un nouveau problème.