IX. L’ECHELLE MOBILE

Dès les premiers symptômes du déficit de la récolte, la spéculation eût commencé son œuvre.

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome II, pages 44 à 47
24 janvier 1847

Les Œuvres Complètes publient cet article juste après Inanité de la Protection de l’Agriculture alors qu’il a été publié une semaine plus tôt dans le journal de l’association, Libre-Échange. Il y est décrit le système de l’échelle mobile qui consistait à mettre en place des droits de douane en fonction du prix du blé, de telle sorte qu’ils soient élevés lorsque la production française de blés était abondante puis à les réduire ou les supprimer lorsqu’elle était faible. Frédéric Bastiat y décrit tout d’abord l’absurdité qu’il y a à vouloir centraliser ainsi la décision favorisant ou non l’importation des blés: comme Friedrich von Hayek l’explique dans son adresse à la réception du Prix Nobel (en anglais), le gouvernement ne dispose pas de l’information lui permettant de prendre les bonnes décisions, ou tout au moins dans ce cas-ci, de prendre les décisions en temps voulu.

La citation du jour introduit la description du fonctionnement d’un marché libre et les avantages qu’il présente. En effet, malgré toute la mauvaise presse autour des mots “spéculation” et “spéculateurs” en France, le phénomène présente des bénéfices indéniables, que ce soit en termes d’abondance des produits disponibles qu’en termes de prix (pour ce dernier critère, il convient de ne pas comparer le prix entre ce qu’il était avant la disette et ce qu’il est “à cause” du spéculateur mais il faut comparer le prix entre ce qu’il est “grâce” au spéculateur et ce qu’il serait sans lui). 

Il est si rare que la spéculation soit vue et décrite de manière positive que ce texte (très court) mérite d’être lu!

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