Quant à moi, je devais déplaire aux deux partis, par cela même que je m’occupais plus de les combattre dans leurs torts que de m’enrôler sous leur bannière.
Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome I, page 98
Lettre du 25 avril 1849
Dans la première partie de cette lettre, Frédéric Bastiat s’inquiète de la polarisation de la société française entre pauvres et riches (ce que tentent de recréer ceux qui aujourd’hui, insistent sur les “inégalités” comme problème fondamental de notre société). Aux premiers, il reproche la violence, les chimères et les absurdités qui fondent leur combat; aux deuxièmes, il reproche les injustices créées (en particulier fiscales) qui justifient en partie la réaction des premiers.
La citation d’aujourd’hui explique comment Frédéric Bastiat se rend impopulaire parmi les hommes politiques: son refus de se compromettre et la manière dont il voit sa tâche le conduit à dénoncer les erreurs des uns et des autres, ce qui ne lui permet d’avoir le soutien ni des uns, ni des autres. C’est, selon moi, tout à son honneur et nous constatons ici, s’il fallait encore le prouver, que les libéraux ne sont pas à la solde du grand capital (pas même les frères Koch) mais sont au combat contre les injustices, faites aux pauvres ou aux riches, indifféremment.
La deuxième partie de la lettre porte sur son désir de publier les Harmonies Economiques afin de pouvoir y faire référence dans ses discussions et donne du baume au cœur quand il fait référence au succès qu’il commence à rencontrer en Angleterre et aux Etats-Unis: il décédera avec l’idée d’avoir apporté sa pierre à l’avancée de l’humanité.